La laicité et l'école
|Avec les lois de laïcisation scolaire de 1882-1886, la séparation des Églises et de l'école a, en France, précédé celle des Églises et|
|de l'État (loi de 1905). Dès lors, l'école publique considéra que l'éducation religieuse ne la concernait pas, qu'elle incombait aux |
|familles et aux institutions religieuses ; un jour de congé scolaire fut même prévu à cet effet. On eut tendance, autant par crainte |
|de conflits que par respect pour la conscience des élèves, à éviter le sujet « religions » en classes. À côté de l'école publique |
|laïque, fortement investie comme institution nationale d'éducation aux valeurs de la République, se maintint, malgré les luttes contre|
|les écoles congréganistes, un enseignement scolaire privé (principalement catholique). Le conflit entre école publique/école privée a |
|rebondi à la fin du XXe siècle avec des manifestations massives en faveur de l'école privée (1984) et de l'école publique (1994). |
|Trois évolutions majeures ont marqué les rapports entre religions et écoles en France à l'époque contemporaine : |
|• l'intégration au service public de l'éducation nationale des écoles privées (catholiques pour la plupart) à travers les contrats |
|d'association de la loi Debré de 1959. Ces contrats leur garantissent la reconnaissance de leur « caractère propre » et un financement|
|public, mais elles doivent accueillir tous les élèves et respecter les programmes de l'école publique ; |
|• la volonté de développer un enseignement du fait religieux dans l'école laïque (rapport Debray, 2002) afin de contribuer à |
|l'intelligence des civilisations et des évolutions passées et présentes ; |
|• le souci de sauvegarder la laïcité scolaire en limitant l'expression par les élèves de telle ou telle identité religieuse (loi du 15|
|mars 2004 sur le