La lecture tragique
PREMIÈRE L et PREMIÈRE S2 :
Voici le corrigé du Devoir Maison sur la lecture tragique. POSSIBILITÉ DE PLAN :
I / La lecture comme appropriation individuelle du texte
A ) Lire est un acte individuel qui conduit à un plaisir. Mais quel plaisir?
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Le plaisir de la découverte est le plus répandu : il conduit le lecteur à entrer avec étonnement dans un univers inconnu. Le texte propose un dépaysement qui fait sens. La tragédie classique, pour un lecteur de 2009, offre des points de vue exotiques qui permettent la découverte : nous entrons au cœur de valeurs antiques et religieuses, nous suivons le déroulement d'une intrigue qui touche une famille royale, nous entrons dans le conflit intérieur d'un héros qui fait face à son Destin, nous goûtons une langue versifiée dont on doit découvrir le lexique et la beauté. C'est un enjeu de taille de la lecture ignorante : par exemple, un lycéen n'est pas spontanément ouvert à la lecture tragique, il doit faire l'effort de la découverte pour accéder au plaisir. Un jour la découverte fonde la référence culturelle commune. Au lycée, lire Phèdre ou Antigone c'est découvrir ce que les générations passées ont déjà découvert.
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L'habitude du texte à suspense conduit à un plaisir de la recherche. Dans le récit policier, par exemple, le lecteur est pris par la main dans sa lecture par l'auteur qui crée pour lui une situation confortable : découvrir le meurtrier ou la résolution de l'énigme est un enjeu du suspense et le lecteur sait que la fin du récit équivaut à la fin de son parcours de lecture.
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Il n'existe pas UNE lecture mais DES lectures d'une même œuvre. L'individualité du lecteur prime sur la composition de l'histoire. Chaque lecteur amène, dans sa lecture, sa quête, l'objet de sa recherche. Par exemple, un homme torturé, dans sa vie réelle, par le sentiment de jalousie, sera fortement sensible au passage où Phèdre exprime