La liberté de prescription, entre théorie et pratique

Introduction :

"L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté."
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)

La liberté est un concept qui désigne communément la possibilité d’agir sans contrainte, mais cette définition n’est pas totalement vraie car dans l’absolu on obéit toujours à une loi qui oriente nos choix d’une manière consciente ou inconsciente. Cette loi nous parait liberté soit parce que c’est nous qui nous l’a « prescrivons », et de fait on y obéit de plein gré, ou bien, dans d’autre cas, on emprunte chez les autres des règles de vie auxquels on y adhère sans contrainte. On parle ici de la loi dans le sens absolu, celui de cadre directeur. La notion d’adhésion à la loi, est primordiale, car la loi cesse d’être perçue comme liberté seulement lorsqu’on n’y adhère pas ou peu. La liberté n’est donc pas une fin en soi, on peut dire même que la liberté et la loi sont les deux faces de la même « pièce », ces sont les droits et les devoirs de chacun, et l’exercice de ces droits et devoirs fait naître la notion de liberté et de responsabilité. Par conséquent, pour éviter toute confusion sur la notion de liberté il faudrait toujours prendre en compte la dimension de règle, de loi qui lui est sous-jacente et qui tient lieu de cadre directeur, de fondement, ainsi, dans un cas concret, celui du médecin qui voit dans la liberté de prescription qu’une seule face de la « pièce », celle de l’action de faire des prescriptions sans contrainte, sans prendre en compte les lois, se trouvera vite en difficulté et les conséquences de ses actes peuvent être parfois fâcheuses, notamment dans les prescriptions de médicaments hors Autorisation de Mise sur le Marche, et de ce point de vue on peut même dire que cette façon de concevoir la liberté sans prendre en compte le cadre légal, est une forme d’inconscience, une forme d’irresponsabilité professionnelle. On peut se poser donc la question où prend fin la