La liberté
Remarque sur l’intitulé :
· La question posée semble paradoxale : alors que tant d’hommes vivent privés de liberté, celle-ci apparaît, non comme une chose effrayante, mais bien souvent comme l’objet d’un désir (comment trouver attractive la servitude ? Cela heurte le bon sens).
· Cependant, on sait aussi que les normes ont quelque chose de sécurisant, qu’elles apportent un certain confort, et c’est dans cette perspective que la liberté peut faire peur : elle se présente comme une menace pour l’ordre établi.
· Il faudra donc bien souligner en quoi la liberté peut nuire à la sécurité et pourquoi cette dernière est préférable à la liberté.
Problématique : devons-nous, au nom du maintien de la paix et de la sécurité, craindre la liberté ? Mais si tel est le cas, faut-il supprimer, ainsi que le font les régimes totalitaires, toute forme de liberté individuelle ?
(ex : un pouvoir injuste et tyrannique ne peut-il et ne doit-il pas être contesté, voire renversé ?) 2- la peur de la liberté : une stratégie de la domination a) le paradoxe de la servitude volontaire Pour La Boétie, nous « naissons avec notre liberté et avec la volonté de la défendre ». en effet nous préférons instinctivement vivre libres plutôt qu'asservis. Comment dès lors se peut-il que tant d'hommes acceptent de se laisser tyranniser ? C'est que, selon La Boétie, la servitude est toujours volontaire : toute autorité politique n'a de force que celle que nous lui concédons : il suffirait, pour être de nouveau libres, non pas de prendre les armes, mais de ne plus obéir : pour qu'un tyran ordonne, il faut que quelqu'un lui obéisse (autrement il se trouve « défait » d'emblée). b) La résignation alimente la crainte de la liberté Se demandant « comment s'est enraciné si profondément cette opiniâtre volonté de servir » (alors que « tout être qui a le sentiment de son existence sent le malheur de