La littérature permet-elle seulment l'oubli?
I La littérature permet l’oubli En effet, qui n’a jamais posé les yeux sur un ouvrage dans le but d’oublier son quotidien ? L’identification à un personnage est nul doute le meilleur moyen de passer outre les difficultés de la vie. Ainsi l’héroïne Flaubertienne Emma s’illustre parfaitement dans le Bovarysme, au travers de son insatisfaction affective et de ses ambitions démesurées. L’assimilation à une héroïne banale affrontant de nombreuses désillusions, telle Jeanne dans Une vie, permet l’acceptation des difficultés d’un ordinaire. Prendre conscience que nous ne sommes pas seuls à traverser des épreuves est une première étape à l’oubli. N’est-il pas plus évident d’admettre la lassitude d’un quotidien lorsque notre famille, nos amis la vive aussi ? Il n’est pas rare qu’un lecteur prenne pour modèle l’un des protagonistes d’un roman l’ayant particulièrement captivé. Par surcroit l’autobiographie de Proust reste une œuvre parlante au lectorat. Effectivement, la saveur de la madeleine évoquant un souvenir d’enfance permet un rapprochement entre l’auteur et le lecteur. Contrairement aux narrateurs de romans, l’autobiographe s’avère être un personnage réel à qui l’on peut facilement s’identifier. Malgré tout, le nouvelliste Cortázar dans continuité des parcs reste un maître dans l’art de mêler la réalité au récit: c’est à travers ses descriptions détaillées et l’ambiance oppressante de la scène, que le lectorat vient à se sentir menacé, devenant un