Vers 1845, George Sand devenue la dame de Nohant veut en finir avec les ambitions stériles et meurtrières de la ville, de la politique, de la révolution elle-même. Elle oppose la poésie de la campagne. Le succès est immédiat, critiques et public accueillent avec sympathie une suite de récits champêtres, où elle témoigne de son amour pour la terre natale et de sa sympathie pour les paysans qu'elle décrit pour en montrer la noblesse et même la grandeur, face à des auteurs qui, comme Balzac peint les paysans comme des êtres grossiers, dépourvus de sensibilité. Ainsi paraissent entre 1846 et 1847: la Mare au diable (1846), François le Champi (1850), Les maîtres sonneurs (1853). Le milieu champêtre est présenté comme une société idéale ayant échappé à la perversion des valeurs. En brossant le tableau d'un monde menacé, George Sand âgée devenue grand-mère a conquis une sorte de sérénité. Elle n'oublie pas ses passions du passé qu'elle rappelle dans l'histoire de ma vie (1854) et dans elle et lui (1859), un récit transposé de ses amours avec Alfred de Musset à la mort de celui-ci. Ses derniers romans sont dépourvus de toute exaltation. George Sand charpente désormais des intrigues solides, avec un souci du détail observé qui la rapproche des romanciers réalistes, le marquis de Villemer (1860); et elle écrit, pour ses petits enfants, d'aimables féeries, contes d'une grand-mère. Dans ses derniers romans, elle pardonne à la bourgeoisie, voire à l'aristocratie, évoquées sous des traits adoucis, mais prend pour cible l'Église, contre qui elle dirige l'essentiel des ses coups, les Beaux Messieurs de Bois-Doré (1858), Jean de la Roche (1860), Mademoiselle de la Quintinie