4. Analyse plastique : Le ciel est serein, les nuages flottants, la mer calme et le visage posé. Tout dans le tableau respire a priori une certaine quiétude. Seule la trace de sang vient entacher cette paix apparente d’un rouge vif qui tranche avec la pâleur du visage et contraste avec la couleur verte de la feuille. La tête au premier plan du tableau est coupée à la base du cou. La tache de sang évoque un passé lourd et est l’image de quelque chose de mouvant, tandis que la tête donne l’image d’une certaine fixité. Le quart haut à gauche du tableau est occupé par une perspective donnant à penser que quelque chose arrive dans le lointain Le rideau rouge sombre délimite une partie du tableau. Le bord du rideau se prolonge par la raie de la chevelure, le nez, les lèvres, le menton et enfin par une éraflure sur le parapet, dans le bas du tableau. Le parapet lui-même est séparé en trois parties. Sur celle du milieu est posée une feuille séparée de l’arbre ou de la tige. La légèreté de la feuille contraste avec l’apparente lourdeur de la tête. L’œuvre de René Magritte joue souvent le décalage entre un objet et sa représentation. Il s’agit en fait de considérer l’objet comme une réalité concrète et non pas en fonction d’une valeur esthétique. La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre en action. Magritte excelle dans la représentation des images mentales, pour Magritte la réalité visible doit être approchée de façon objective sans lyrisme. Le mystère apparait dans l’assemblage et dans la disposition des objets de l’œuvre. Peintre de la métaphysique et du surréel, Magritte traite ses sujets avec humour, de façon à saper le fondement de toute récupération académique.