La mixiter
Au moment où la «guerre des dames» au parti socialiste atteint les plus hauts sommets de la dramaturgie, faisant surgir çà et là, avec un ravissement sournois, des commentaires défraîchis sur l’éternel féminin, le forum économique mondial publie son rapport annuel sur la discrimination hommes-femmes (Global Gender Gap Report).
Il se fonde sur une série de données dans les quatre domaines de l’économie, de la politique, de l’éducation et de la santé, à partir d’études portant sur l’emploi, le taux des femmes dans les postes d’encadrement ou au sein des gouvernements, des différences de salaire, de niveau scolaire, d’espérance de vie… Ce rapport souligne que, si le sort des femmes dans le monde reste encore peu enviable, une amélioration globale des disparités entre les sexes est tout de même décelable. Et que la Scandinavie demeure sans surprise la championne de l’égalité inter-genres.
Et c’est pourtant une passionnante étude suédoise qui signale à quel point ce chemin vers l’égalité reste tortueux (Anne Chemin, Le Monde, 14 novembre). Une chercheuse a pendant plusieurs mois filmé les activités, observé l’accueil des enfants, assisté aux repas à la cantine. Et a livré des conclusions qui ont consterné des éducateurs et des enseignants convaincus d’adopter la même attitude avec les filles et les garçons.
Les adultes laissent ainsi beaucoup plus de place aux garçons pour utiliser le temps de parole, acceptent sans difficulté que les garçons interrompent les filles alors qu’ils demandent à celles-ci d’attendre patiemment leur tour. Ils usent de phrases courtes et directives pour les garçons, de discours longs et détaillés pour les filles.
Des vidéos montrent des petites filles de trois ou quatre ans servant docilement la soupe à des petits garçons agités et impatients, une répartition des rôles implicitement encouragée par les éducateurs présents. Ces mêmes éducateurs qui demandent aux filles et non aux