La mort est-elle un droit
De nos jours, les progrès de la médecine ont entrainés un allongement de l’espérance de vie. Cependant, la médecine ne peut pas tout guérir, c’est le cycle de la vie. Lorsque la maladie nous approche de plus en plus de la mort, des méthodes médicales nous permettent de nous maintenir artificiellement en vie ou de nous l’écourter. Le prolongement de la vie n’est plus un but en soi, ce qui est recherché est l’amélioration de la qualité de la vie. Dans certaines situations, la personne envisagera la mort non pas parce qu’elle lui parait préférable mais parce que la vie n’est plus supportable. Francis BACON, dans son traité Instauratio magna de 1623 énonçait « l’office du médecin n’est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d’adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies (…) afin de procurer au malade, lorsqu’il n’y a plus d’espérance, une mort douce et paisible ; car n’est pas la moindre partie du bonheur que cette euthanasie ». Avec l’adoption de la loi du 16 mars 2009, le Luxembourg fait partie des rares pays européens à donner l’accès à une fin de vie non naturelle.
Il faut donc que les autorités publiques prennent conscience de cette demande. S’il a toujours existé un droit de la mort, on s’interroge aujourd’hui sur le droit à la mort. L’euthanasie et l’assistance au suicide sont des sujets qui soulèvent bien des difficultés et interrogations. Il faut se poser la question de l’euthanasie, c’est-à-dire le droit à la mort avec assistance matérielle d’un tiers. D’où la question : la règlementation peut-elle légitimement protéger la personne contre elle-même ? Il faut aussi s’interroger sur le comment du pourquoi. Pourquoi la mort est-elle un droit ou non, et comment le droit encadre la mort.
I. Le droit à l’euthanasie dans le respect des normes
La personne physique que nous sommes a dès sa naissance été titulaire de droits et d’obligations. Ce qui nous intéresse ici est le droit à la mort. La fin de