La naissance de la pensée économique
Introduction : La naissance de l'économie moderne
Les premiers précurseurs de l'économie moderne sont Pierre de Boisguilbert et l'économiste irlandais Richard Cantillon. Ce dernier vécut à Paris. Il définit pour la première fois les circuits économiques globaux, et inspira François Quesnay et les physiocrates. Adam Smith, dans son célèbre traité Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations publié en 1776, cite en référence Richard Cantillon (l'un des rares auteurs cités). Le traité d'Adam Smith est souvent reconnu comme l'acte de fondation de l'économie moderne. L'économie est désormais une branche distincte de la philosophie et de la théologie. Les penseurs en économie ne sont plus issus de l'Église ni des milieux politiques. Le mercantilisme et les idées physiocrates contribueront à l'autonomisation progressive de l'économie.
I- Le mercantilisme
Dans un contexte de capitalisme commercial, marqué par la multiplication des transports, les grandes découvertes et les monarchies absolues de France et d'Espagne se développe le courant mercantiliste, qui dominera la pensée économique européenne entre le XVIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle. Au cours de cette période, une littérature éclatée apparaît, pendant laquelle les hypothèses ont évolué, rendant l'idée d'un courant unique assez vague. Il se répandra dans la plupart des nations européennes en s'adaptant aux spécificités nationales. On distingue parmi les écoles mercantilistes: le bullionisme (ou « mercantilisme espagnol ») qui préconise l'accumulation de métaux précieux; le colbertisme (ou « mercantilisme français ») qui est tourné pour sa part vers l'industrialisation; le commercialisme (ou « mercantilisme britannique ») qui voit dans le commerce extérieur la source de la richesse d'un pays et le chrysohédonisme (le fait de placer le bonheur au sein de l'or). Jusqu'au Moyen Âge, les questions économiques étaient traitées sous l'angle de la