La narratologie dans paludes d'andré gides
La Narratologie dans Paludes d’André Gide
Dominique Bernier-Cormier
On retrouve dans Paludes des notions de narratologie qui s’éloignent d’un modèle classique. Les notions de narrateur et de narrataire sont particulièrement intéressante puisqu’elles s’éloignent des notions classiques et offrent une dynamique et profondeur d’analyse poussées. Elles sont, pour le temps, modernes. En effet, dans Paludes, on fait face à une multitude de narrateurs et donc de narrataires. Gide brouille les distinctions entre le narrateur et l’auteur, et le fait dans une narration à la fois enchâssée et enchâssante. La nature inter-textuelle du roman, qui inclut des résumés d'intrigue, des définitions orales, des entretiens du narrateur, des notes, personnelles, un agenda et d’autres encore, soutient cette forme de bivocalité qui brouille les frontières. La distinction entre narrataire et lecteur devient également difficile à faire. Gide, grâce à l’introduction le priant de donner un sens à l’oeuvre et en lui offrant l’opportunité de continuer le livre dans l’appendice intitulé La Table des Phrases les Plus Remarquables de Paludes, donne un rôle actif au lecteur, et de fait, brouille les frontières entre narrataire abstrait, imaginé, fictif, et lecteur véritable, tenant le livre en main. De plus, le lecteur devient à son tour créateur puisque c’est lui qui «décide» du sens de l’œuvre et la continue. Gide, donc, réussit à confondre différents rôles et concepts narratologiques qui se doivent normalement d’être clairement distincts. C’est là la modernité de Paludes.
Dans Paludes, on fait face à une multitude de narrateurs et de narrataires. Paludes, c’est l’histoire du narrateur écrivant un roman intitulé Paludes. Il enregistre la progression de son roman et prends en notes des idées ou des commentaire faits par lui-même ou par d’autres personnages. Le fait que deux roman portant le même nom existent, un réel et l’autre fictif brouille la frontière entre la