De la nostalgie des belles écritures. (Courrier international n°1046)

Dans son article sur la nostalgie des belles écritures, la journaliste Andrea Gordon exprime sa tristesse ainsi que sa nostalgie par rapport à l’évolution de l’écriture cursive en écriture script mais surtout en écriture dactylographiée. Avec les années, la belle écriture liée avec toutes ses boucles a cédé la place chez les jeunes à des lettres hachées recopiant les caractères typographiques des ordinateurs ou téléphones mobiles. Cette évolution découle de l’utilisation très importante de l’ordinateur par la jeunesse actuelle. Selon des spécialistes en neurosciences, cela correspondrait seulement à une évolution de notre cerveau qui, étant un organe malléable, aurait appris avec la Net generation à savoir changer de tâche, à s’adapter et à faire preuve d’une capacité de synthèse beaucoup plus rapide. Cependant pour Norman Doidge, psychiatre et expert en neuroplasticité, il y a la crainte que la disparition de l’écriture cursive n’ait des conséquences sur les aptitudes cognitives liées à l’écriture manuscrite, telle que l’obtention d’une certaine aisance dans la parole et la lecture. Enfin, les sentiments qui surgissent à la lecture d’une lettre manuscrite nous manqueront vraiment. Le cerveau reconnaît tout de suite une écriture et y associe un visage, des réactions émotionnelles qu’on ne peut plus avoir en lisant un message électronique. L’écriture transmet beaucoup plus que le sens des mots. Dans cette dissertation, nous pèserons le pour et le contre de cette évolution mais nous parlerons aussi de la belle écriture dans le sens de savoir choisir le mot juste et du temps consacré à la rédaction manuscrite.

Tout d’abord, dans cet article l’évolution de l’écriture est vue d’une manière nuancée pourtant il serait bon de prendre une position claire et précise vis-à-vis de ce sujet. Ce changement est sans nul doute significatif quant à notre vie sociale et aux rapports que nous entretenons