La nouvelle société jacques chaban delmas
Les décennies 60 et 70 représentent un tournant pour l’histoire de l’Europe. Des années après les premiers pas de la construction de l’union, les Européens doivent relever de nouveaux défis liés à la décolonisation et à l’ouverture croissante des économies à la concurrence internationale. En France, c’est la période du gaullisme triomphant, qui contribue à ce que le projet européen soit traité avec méfiance par peur de mettre en jeu l’indépendance nationale. Un homme caractérisé comme gaulliste se dit pourtant européen convaincu, milite pour la création de la Conférence européenne des pouvoirs locaux (aujourd'hui Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe (CPLRE), organe de représentation des collectivités locales et régionales) et en fut président de 1957 à 1960.
Né en 1915 à Paris, Jacques Delmas se caractérise par son engagement politique précoce et son parcours atypique. C’est sous la résistance qu’il prend le surnom de Chaban, où il joue un rôle clé et bénéficie d’un avancement rapide : De pionnier de l’armée des ombres en zone Nord, à Inspecteur des Finances pour couvrir ses activités de résistants au sein des services secrets de la France libre jusqu’à sa nomination en tant que délégué militaire national en mai 1944. Auréolé par son passé de jeune Résistant il fait son entrée en politique au sein du Parti Radical Girondin (« par réalisme, opérant comme il le dit un « mariage de raison »), puis plusieurs fois ministre sous la Quatrième République, en particulier sous Pierre Mendes France, il est également un éphémère ministre de la Défense nationale du gouvernement Félix Gaillard. En ce 16 septembre 1969, alors qu’il est premier ministre de Georges Pompidou depuis juin, Chaban Delmas prononce un discours de politique générale devant une chambre à majorité UDR (Union des démocrates pour la république, ancêtre du RPR). La