La Parole

Le langage est une fonction psychologique. La langue est le système d’expression parlée particulier à telle ou telle communauté humaine. La parole désigne la réalité humaine telle qu’elle se fait jour dans l’expression, l’affirmation de la personne, d’ordre moral et métaphysique. Le langage et la langue sont des données abstraites.

La parole est définie par l’acte de l’individu qui réalise sa faculté (le langage) au moyen de la convention sociale (la langue). Le langage est un code, l’adoption d’un système de signes par une société donnée. La parole est une opération intellectuelle consistant en la production d’un discours. La parole est toujours une mise en œuvre individuelle. Cela revient à border « le seuil de l’animalité ».
Le seuil de l’enfance :
Etymologie : l’enfance signifie sans parole.
Extrait de Du côté de chez Swann, Monsieur Proust, dans le chapitre : « Noms de pays : le nom ».
La désignation verbale n’est pas neutre. Monsieur Proust touche aux limites du langage. Ici le langage désigne arbitrairement un lieu mais ils les déforment et les schématisent. Il réalise une poésie autour des noms propres, dite onomastique.
Le seuil de l’animalité :
Extrait de La Métamorphose de Kafka 1915. Gregor est privé de langage se renferme sur lui-même et fini par mourir.

Plan du chapitre :
A- Dimensions de la parole
B- Parole et langage
C- L’espace littéraire : l’écrit, la parole

A- Dimensions de la parole

1) La parole constitue une spécificité humaine

La parole est l’expression de la pensée. Parole pensée.
Dans les régimes totalitaires, on assiste souvent à un muselage de la parole dans le but d’interdire de penser par soi-même.
Toute conscience, sensible ou intelligible, participe de la parole. La conscience est une expérience de discours.
Par ailleurs, le langage partagé permet la vie en commun des hommes, sur la base d’un patrimoine linguistique qui conditionne notre approche du réel, permet la régulation des conflits