La peste camus (méditation de rieux)
Lecture analytique n°2 : La méditation de Rieux.
L’extrait présente la méditation du docteur Bernard Rieux suite à la visite de son confrère Castel qui confirme le diagnostic tant redouté de la peste.
Pourtant présenté comme le plus averti et le plus inquiet des personnages, le docteur ne croit pas à la réalité de l’épidémie, malgré les cas mortels déjà recensés parmi la population oranaise. Pour lors, la « peste » est un mot, mais un mot qui a un fort pouvoir évocatoire. Des images de l’épidémie l’assaillent, chaotiquement. Ces souvenirs de ses lectures d’autrefois deviennent brusquement et étrangement actuels.
Ce passage met donc en scène le débat intérieur de Rieux et l’évocation des grandes pestes de l’histoire humaine.
I- Le débat intérieur de Rieux
L’impassibilité apparente du personnage cache un trouble profond qu’explicite le système narratif du texte.
(Remarque : l’emploi de l’imparfait et de l’adverbe « toujours », entre autres, soulignent l’immobilité prolongée du personnage).
1) Le jeu des points de vue narratifs
Alors que la première phrase implique un point de vue narratif extérieur (« le docteur regardait »), dès la phrase suivante le point de vue s’intériorise. Et la scène est alors narrée du point de vue du docteur. Le lecteur est ainsi plongé dans la conscience intérieure du personnage.
Malgré l’emploi de la troisième personne, le texte peut ainsi se lire comme un monologue intérieur de Rieux. La syntaxe épouse d’ailleurs la formulation elliptique, en cours d’élaboration, des remarques personnelles du docteur. (L’absence de verbe conjugué dans la proposition personnelle de la deuxième phrase ; « Et » en tête de phrase souligne la poursuite de la réflexion du personnage ; enfin, la présence du style indirect libre confirme le point de vue subjectif de la narration : « Non, tout cela... journée »).
2) La composition du texte
Le mouvement du texte suit le cheminement de la méditation de