La pluie
« La pluie », 1942
Nous allons étudier un texte de Francis Ponge intitulé « la pluie », tiré du recueil Le parti pris des choses, en date de 1942. Le titre de son ouvrage est évocateur de l’état d’esprit de l’auteur, il s’agit de proposer une leçon de choses. Ponge propose une description des choses de la vie quotidienne et leur attribue une valeur précieuse. Nous retrouvons cette perspective d’étude dans « le cageot », « la pluie », « la radio », « le pain » etc. Les objets perdent ainsi leur aspect anodin et acquièrent une véritable dignité et originalité. Dans le but d’étudier la leçon du poète, nous analyserons le degré de scientificité de l’observation de l’auteur qui rend précieuses les images associées à la pluie.
I – Approche scientifique de l’observation de Ponge
Dans ce texte, Ponge est tel un spectateur qui contemple la pluie en étant à l’abri, « La pluie, dans la cour où je la regarde tomber… ». Seuls les sens sont sollicités en particulier l’ouïe et la vue indépendamment des sentiments. Dans le premier paragraphe, la sensation est visuelle, « c’est un fin rideau discontinu, une chute implacable… lente de gouttes… légères », il faut attendre le second pour avoir des descriptions de la pluie relatives à l’ouïe, « il y répond un bruit particulier… l’horlogerie… la sonnerie », le champ lexical dominant est celui du bruit, « le glou-glou », « les coups de gong », « résonnent », « un concert ». Cette prose poétique est narrative et la narration se structure autour d’une action, d’une évolution et d’un dénouement. Le vocabulaire est d’une grande précision parfois surprenant car nous avons un champ lexical de la science, «fraction », « berlingots convexes », « pesanteur d’une masse », « un mécanisme compliqué…comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d’une masse donnée de vapeur en précipitation ». L’approche est originale et très imprégnée de détails scientifiques cependant le lyrisme du texte riche en