La politique est-elle une science ou un art ?
Mais la politique relève-t-elle d'un savoir théorique, d'une connaissance universelle du bien et du mal ou bien au contraire d'un savoir-faire ? L'homme politique est-il plus proche du scientifique... ou... de l'artiste ? Chacune de ces deux notions présentent des aspects dans lesquels on peut retrouver des caractéristiques de l'idée générale que l'on se fait de la politique. L’art est un concept qui apparaît le plus souvent comme flou et subjectif et suppose l’intervention d’un agir libre qui réalise dans l’œuvre une fin qui lui préexiste. On peut reprendre ici la distinction que Marx faisait entre l’architecte et l’abeille, le premier agissant selon un plan ou une idée tandis que la seconde, quelle que soit la complexité de son activité, agit mécaniquement. Cependant, ce que vise la technique c’est l’utilité de son produit dans les activités humaines. Or, de ce point de vue, c’est une condition de l’œuvre d’art qu’elle soit « inutile » ou plus exactement désintéressée. Elle prend sa valeur grâce à l'action de l'homme, qui la produit, l'interprète et ce, de manière subjective. La Science est la connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et vérifiés par des méthodes expérimentales au moyen de trois composantes : l'observation, l'expérimentation et les lois. "La science est par essence hypothèse et vérification à l'infini" (Husserl). Peut-on, dès lors, envisager la politique d'un point de vue épistémologique et cognitif ? Si la gestion politique repose en partie sur un raisonnement, l'idéologie politique, elle, suppose également une croyance,