La politique
Hyperprésidence, omniprésence médiatique, tels sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent à propos des premiers mois de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Le chef de l'Etat est partout, il s'occupe de tout. Et la presse en redemande comme en témoignent les Unes des hebdomadaires (Le Point, L'Express, le Nouvel Observateur) : Nicolas Sarkozy et les patrons, Nicolas Sarkozy et l'argent. Quand ce n'est pas le chef de l'Etat en Une, ce sont ses proches : "Le mystère Cécilia", "le problème Cécilia", "Claude Guéant, l'homme le plus puissant"...
Les papiers sur Nicolas Sarkozy font vendre, les hebdomadaires en profitent. Le problème pour la presse quotidienne est différent. Le président de la République multiplie les interventions médiatiques, un jour = un événement. Le rythme des journalistes qui suivent le président est très élevé. Toutes les 24 heures, un sujet en chasse un autre. Dès lors, si les journalistes veulent suivre la cadence, le recul nécessaire n'est plus possible, les dossiers ne sont plus approfondis et l'information devient de la simple communication politique. Comment et pourquoi Nicolas Sarkozy parvient-il à monopoliser la sphère médiatique ? En quoi l'information est-elle paralysée par la communication politique ?
Principe de la communication politique "moderne"
Nicolas Sarkozy applique à l'Elysée ce qu'il avait fait au ministère de l'Intérieur et au ministère de l'Economie entre 2002 et 2007. Devenu expert de la communication politique, le chef de l'Etat s'inspire du modèle anglo-saxon inventé par Tony Blair. Le principe est assez simple : pour rester maître de l'agenda politique et éviter d'être malmené, il faut nourrir la machine médiatique : créer un événement chaque jour, tout doit être visible et donner lieu à des images pour les télévisions. En Angleterre, les communicants ont une expression pour désigner cette