La pondération du juge
La balance est le symbole de la justice et le magistrat qui en est l’animateur, doit être à la recherche combien difficile souvent d’un équilibre à rétablir entre les parties. Cet idéal suppose de sa part une grande délicatesse l’amenant à éviter de poser des actes ou d’adopter des comportements qui affectent les convenances. C’est cette qualité du juge en particulier et du magistrat en général qu’il m’a paru utile de mettre en relief. Le juge, dans l’exercice de ses fonctions est un arbitre et en tant que tel, sa parfaite sérénité ne doit être mise en cause par quelque attitude que ce soit. Comptent donc beaucoup en dehors du contenu des décisions, la façon dont elles sont prises, le respect du magistrat pour les parties, la victime, le prévenu, le témoin. La considération accordée aux usagers de la justice n’exclut en rien l’autorité et la fermeté. On peut juger sans humilier, sans mépriser, sans invectiver. L’expression de l’autorité de l’institution justice peut se passer de telles recettes. Le justiciable est déjà assez impressionné et désemparé par l’appareil judiciaire ou le vocabulaire juridique ou le jeu pas toujours évident pour lui de la procédure, pour subir en sus l’impérialisme du juge. Le magistrat doit se distinguer par la qualité de son écoute malgré les impératifs d’horaire, par la clarté de ses propos et son souci d’expliquer le pourquoi et le comment de la procédure et de la décision. Il n’est pas recommandé par exemple de déclarer, sans aucune autre explication, aux parents d’un enfant assassiné : « la manifestation de la vérité ne vous concerne pas, vous devez vous limiter à la demande de dommages-intérêts »
Le juge doit toujours avoir à cœur l’équilibre qu’il doit rétablir entre les parties, certaines faibles, d’autres puissantes. Au plan civil, il a à intervenir entre les personnes ou à propos de leurs intérêts matériels. Dans un litige opposant créancier et débiteur, il fera droit à une créance