La presse sous la troisième république
Introduction
Jusqu'à la fin de la monarchie absolue, la presse resta un phénomène social de faible ampleur. Le contrôle gouvernemental très strict sur les organes et les contenus, des moyens de production encore artisanaux limitaient l'audience des périodiques aux privilégiés de la fortune et de la culture.
La fin de l'Ancien Régime précisa les principes de la liberté du journalisme : l'allégement progressif, mais non régulier, du contrôle de l'exécutif et du judiciaire sur le « quatrième pouvoir » permit l'élargissement du lectorat à l'ensemble de la classe des notables
.En France, la conquête de la liberté de la presse fut beaucoup plus difficile que dans les pays anglo-saxons.
La presse connu deux périodes de grande liberté, de 1789 à 1792 puis de février 1848 à 1850. Sous l'Empire, elle fut soumise à un contrôle d'une si grande efficacité qu'il peut être considéré comme le premier exemple de propagande totalitaire que les dictateurs du XXème siècle devaient remettre en pratique. Sous la Restauration, la contrainte varia selon les gouvernements mais il n'y eut de régime relativement libéral qu'en 1819-1820 et 1828-1829. Sous la monarchie de Juillet, la contrainte devait s'accentuer à partir de 1835. Le second Empire fut au début très autoritaire puis plus libéral, en particulier avec la loi du 11 mai 1868
Les gouvernements utilisèrent contre les journaux tous les moyens de pression : autorisation préalable ; cautionnement ; censure ; brevet d'imprimeur et de libraire de ; système des avertissements qui pouvait entraîner arbitrairement la suppression du journal et imposait une prudente autocensure aux rédacteurs ; multiplication des poursuites judiciaires ; sans parler de l'état de siège ou des suppressions autoritaires des journaux opposants ...
Malgré les entraves, l'audience de la presse ne cessa de croître sous l'effet d'abord de l'offre multipliée – en particulier, après 1836, lorsque Émile de