La princeses de montpensier : analyse entre le film et la nouvelle
La nouvelle de Madame de Lafayette étant courte (environ quarante-deux pages), Bertrand Tavernier, réalisateur français du XXIème siècle, a dû « dérouler » l’intrigue, déplier toute la nouvelle pour aboutir au final à un long-métrage de deux heures quarante.
Il s’agira de trouver les scènes totalement inventées par Tavernier et ses scénaristes Jean Cosmos et François-Olivier Rousseau, de mettre en avant leur intérêt et leur but, et d’expliquer quels éléments du texte ont permis ces ajouts.
Tout d’abord, l’une des différences notables concerne le personnage du comte de Chabannes : en effet, afin d’expliquer le « changement de camp » de ce-dernier, le réalisateur et ses collaborateurs ont choisi d’inventer la scène d’ouverture, une scène de combat, où l’on voit Chabannes tuant une femme enceinte, pris dans le feu de l’action. On aperçoit une vraie prise de conscience chez Chabannes ; à l’époque, tuer une femme enceinte était considéré comme un crime de guerre qui pouvait conduire son auteur à la potence comme le décrit Tavernier dans sa préface du scénario : « J’ai tout de suite pensé au meurtre de la femme enceinte ; c’est cet acte infâme qui détermine son destin. J’avais le début du film ». Le contexte créé par Madame de Lafayette est repris par Tavernier qui l’a interprété librement. Ainsi, nous trouvons ces mots dans la nouvelle : « Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX […] ». Le but du cinéaste est donc de montrer l’acte presque héroïque de Chabannes lorsqu’il « change de camp » et de réhabiliter son honneur, qu’il jugeait amoindri dans la nouvelle.
Tavernier a aussi pris le risque d’inventer de bout en bout la scène d’un dîner donné chez le prince de Montpensier et où se retrouvent tous les hommes épris de Marie de Montpensier. Aucun élément du texte ne