La princesse de clèves, vol du portrait
La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette, 1678
INTRODUCTION Mme de La Fayette, proche des Précieux (1634-1694), mariage décevant, amie de François de La Rochefoucauld (auteur des Maximes, analyse pessimiste de la nature humaine, en particulier de l’amour propre), écrit en collaboration avec Ménage Mademoiselle de Montpensier puis, seule mais anonymement, la Princesse de Clèves. Roman pas encore considéré comme genre noble mais succès immédiat. En effet, Mme de LF approfondit ce genre littéraire :
- CADRE HISTORIQUE, puis assure la VRAISSEMBLANCE du récit (XVI s, règne de Henri II) : cour brillante des Valois, où l’important est le « paraître » ; ainsi que de mener des intrigues amoureuses, mais dans le secret pour ne pas compromettre l’honneur des femmes. En même temps, ce sont aussi certains aspects de la cour de Louis XIV que peint Mme de LF. – INTRIGUE RESSEREE (différentes profusions d’aventures des romans précieux) qui privilégie la CONCISION de la narration et la VERITE PSYCHOLOGIQUE des personnages. Le roman évoque la naissance de l’amour dans le cœur d’une très jeune femme exceptionnellement belle, aristocratique et vertueuse, la Princesse de Clèves, et les combats qu’elle mène pour rester fidèle à son époux : rencontre au bal du duc de Nemours, coup de foudre qu’elle ne veut pas s’avouer d’abords.
Dans notre passage, le narrateur raconte un fait qui va constituer une étape décisive dans la connaissance que la Princesse a d’elle-même et du Duc : celui-ci subtilise, en présence de nombreuses personnes de la Cour, un portrait de la jeune femme. Ce geste risqué, imprudent, va leur révéler l’un à l’autre la réciprocité de leur amour et plonger la princesse dans un trouble profond. D’une clarté limpide, la narration nous fait pénétrer dans le cœur des personnages et présente une vision pessimiste de la passion amoureuse.