La princesse de clèves
LA PRINCESSE DE CLEVES
Présentation
Inutile de nous attarder sur la biographie et la personnalité de Mme de Lafayette - on pourra se reporter aux introductions des éditions et aux ouvrages d’A. Adam, B. Pingaud, A. Niderst, P. Malandain… A signaler plus particulièrement, la biographie publiée par Roger Duchêne chez Fayard, Madame de Lafayette, la romancière aux cent bras (1988) –
Nous n’évoquerons les problèmes d’attribution que pour leur donner immédiatement congé. On sait que Mme de Lafayette ne tenant surtout pas à passer pour un « auteur », n’a signé aucune de ses œuvres romanesques et a même démenti d’être l’auteur de La Princesse de Clèves (on n’a conservé qu’un aveu indirect dans une lettre tardive à Ménage :
« Je ne crois pas que les deux personnes que vous nommez (il s’agit de Segrais et de La Rochefoucauld) y aient nulle part, qu’un peu de correction. Les personnes qui sont de vos amis n’avouent point y en avoir ; mais à vous que n’avoueraient-elles point ? »). Ménage a collaboré à La Princesse de Montpensier (Mme de Lafayette lui donnait son texte à revoir), Segrais, Huet, et même La Rochefoucauld à Zaïre (l’œuvre a été publiée sous le nom de Segrais qui s’est chargé en particulier de la « disposition » de l’ensemble, et préfacée par Huet). Il est probable que le même groupe a participé à l’élaboration de la Princesse de Clèves, mais, comme il n’est possible de déterminer ni la nature de cette collaboration, ni la part de chacun, nous continuerons à dire : « Mme de Lafayette » et « la romancière ».
Les contemporains ne parlaient pas, eux, de « romancière » : Valincour, qui ignorait tout de l’identité de l’auteur de La Princesse de Clèves, dit : « l’historien », puisqu’il s’agissait pour lui d’une « histoire ». Il est piquant de constater que cette œuvre dans laquelle toute une tradition voit l’origine du roman français ou tout au moins du roman d’analyse (cf. Pierre Malanain : « sorte de talisman dont on cherche