La prise de responsabilité les clef de la réussite de gilles amado
CHANGEMENT Trop d'analyse peut tuer l'action, l'action trop impulsive peut conduire à l'échec, voire au drame. Or, dans les périodes de transition, lors de la prise d'un nouveau poste, certaines tensions se trouvent exacerbées.
Gilles Amado est professeur au département management des ressources humaines d'HEC Paris. Il est l'un des membres fondateurs de l'International Society for the Psychoanalytic Study of Organizations (ISPSO), du Centre International pour la Recherche, la Formation et l'Intervention Psychosociologiques (CIRFIP), et le corédacteur en chef de la « Nouvelle Revue de Psychosociologie ».
Par bien des aspects, la transition représente l'état normal de la vie, sa forme permanente, qu'il s'agisse de la vie physiologique et psychologique, de celle des organisations et des institutions, des sociétés ou de l'écosystème. La stabilité n'est pas de ce monde, c'est le mouvement qui domine, c'est-à-dire le développement, aussi imperceptible soit-il, pour le meilleur... et pour le pire. Mais il est des périodes où la transition est plus marquée. La prise de nouvelles responsabilités fait partie de celles-là et mérite exploration en raison de sa complexité, de ses enjeux pour le nouvel « élu » mais aussi, bien entendu, pour l'ensemble de l'organisation. Si les travaux des chercheurs et praticiens autour du leadership sont abondants, surtout dans les pays anglo-saxons, traditionnellement plus mobilisés sur ce thème que la France, relativement peu nombreux sont ceux consacrés à cette phase critique qu'est la prise de poste. Nous avons nous-mêmes voulu aller voir de près ce qui se passe concrètement dans la tête comme dans l'environnement de ces nouveaux leaders, et cela pour plusieurs raisons. En premier lieu, on sait bien que, à l'instar des fusions et acquisitions d'entreprises, le pourcentage d'échec des nouveaux dirigeants est important sans que les raisons invoquées