La production écrite: modèles et méthodes
Introduction Abordée d’un point de vue cognitif, l’activité de rédaction de textes suppose de mettre en œuvre et d’articuler stratégiquement plusieurs processus ou composantes de traitement qui visent à transformer des connaissances en une trace langagière, quel qu’en soit le support (papier, écran…). Quatre processus sont généralement définis dans la littérature : (1) la planification, permettant la génération et l’organisation conceptuelle des contenus, (2) la formulation, assurant à la fois la traduction linguistique des contenus planifiés et leur exécution graphique, (3) la révision, pour évaluer et modifier la trace écrite et (4) la supervision, permettant le contrôle et la gestion des traitements réalisés par les 3 autres processus. Ces composantes ont d’abord été étudiées chez le rédacteur expert ou adulte, afin de décrire et d’expliquer l’architecture des traitements rédactionnels ou leur mise en œuvre au sein d’un système mémoriel particulier (Kellogg, 1996). En revanche, chez le rédacteur novice et/ou l’enfant, si les grandes étapes de l’apprentissage de l’activité rédactionnelle ont été décrites à diverses reprises et selon différents points de vue, il reste encore à s’interroger sur la nature des facteurs développementaux qui conditionnent ou modulent le l’évolution de l’expertise.
Aujourd’hui, je commencerai par présenter quelques méthodes d’étude de la production écrite car elles ont, pour la plupart, conditionné l’apparition des modèles, modèles que je présenterai ensuite, d’un point de vue développemental. En préambule, s’il existe des modèles caractérisant les rédacteurs débutants, il n’existe en revanche pas de méthodes spécifiquement dédiées à ces rédacteurs. De mon point de vue, les méthodes ont émergé, dans le domaine de la rédaction de textes, par « nécessité » ; il s’agissait en effet de trouver ou de mettre au point des