La prédominance du crétin
Mais, au passage, j’y remarque celui-ci : « Répétition. Hamlet », d’après William Shakespeare, mise en scène Enrique Diaz. On lit notamment dans la présentation du spectacle : « Une compagnie de théâtre monte Hamlet ; le personnage de Hamlet, à son tour, monte une pièce à l’intérieur de la pièce. Hamlet joue un fou, Ophélie devient vraiment folle, Tout le jeu des comédiens exprime ce dédoublement visible et permanent, ils n’hésitent pas à se glisser parmi les spectateurs, à leur susurrer quelques mots à l’oreille, ils demandent si quelqu’un a vu le fantôme. (…) La scénographie est très simple. C’est plutôt l’utilisation des objets, leur détournement ludique qui en tient lieu : des tapis rouges en guise de chapeau, des toupies et des bougies, des petites choses et des pantins mécaniques, un crâne de plastique trop neuf. Mais dans le sérieux du jeu, un pistolet d’enfant devient une arme mortelle.
Page suivante, un autre spectacle du même Enrique Diaz : « Seagull-play (La Mouette) » d’après Anton Tchekhov : Après « Répétition. Hamlet », Enrique Diaz a décidé d’interroger le texte de La Mouette. On y retrouve la présence de Hamlet. (…) La Companhia dos Atores joue la pièce dans un espace vide pour mieux révéler sa construction quasi-mathématique. Elle ne joue pas « la » Mouette, mais « une » Mouette. Un ensemble de variations pour raconter l’histoire d’un jeune homme…
Ce type de trituration des textes emplira de nostalgie tous ceux qui ont vu le Hamlet mis en scène par Peter Brook, avec une implacable rigueur et une tendresse infinie.
Aujourd’hui, je songe à ce texte de Fruttero et Lucentini, écrit vers 1975, extrait de « la prédominance du crétin »… :
Toutes les possibles « lectures » et « relectures », variations, distorsions, contaminations,