La question linguistique belge
2471 mots
10 pages
La question linguistique belge Le dimanche 14 octobre 2012, les élections communales et provinciales belges ont eu lieu. Le plus marquant : à nouveau une percée de l'Alliance néo-flamande (N-VA) en Flandre, le parti indépendantiste flamand dirigé par Bart De Wever. Ce résultat est parfois attribué à l'échec de la Wallonie et de Bruxelles à réussir leur redressement, d'autres le considèrent comme une simple victoire locale sans implications au niveau fédéral. Toujours est-il que l'existence et le succès d'un tel parti témoignent des tensions communautaires importantes. La Belgique, démocratie consociative, a longtemps été tiraillée par celles-ci. Et la langue est l'emblème de ces tensions, qui remettent en cause l'unité du pays, si cette unité est véritablement envisageable. En quoi la question linguistique belge est-elle un déterminant fondamental de la cohésion et du fonctionnement du pays ? Il s'avère nécessaire d'examiner la consécration progressive du clivage linguistique avant d'en dégager les enjeux pour différents volets du fonctionnement de la Belgique.
I) La consécration du clivage linguistique 1) Origines du clivage
- Sous le régime de Guillaume Ier D’Orange, francophones et Flamands combattent solidairement pour leur indépendance. A l’origine de cette revendication, non pas la question linguistique, mais l’imposition - entre autres - du protestantisme par le souverain hollandais aux francophones et aux Flamands, à l’époque majoritairement catholiques. Et il apparaît logique qu'au lendemain de l'indépendance, en 1830, le français s’impose comme unique langue nationale, d'autant plus qu'il s'agit de la langue de l’élite européenne.
- Le flamand et le wallon sont employés au sein des mêmes communes. Les premières revendications linguistiques flamandes datent des années 1840-1850, en voyant le français conquérir les institutions politiques, militaires, judiciaires, économiques et éducatives depuis l'indépendance. Elles étaient avant tout