LA QUESTION De tous les temps, l’homme (se) posait des questions. Les réponses personnelles ou consensuelles n’ ont jamais été évidentes. Leurs relativité approximatives - elles sont l’apanage de frontières de nature physique, géographique ou virtuelles – les rend imparfaites puisque circonstancielles. Le changement n’est-il pas la vérité immuable de l’existence humaine ? Toutes les réponses découvertes font germer des panoplies de nouvelles questions par effet multiplicateur. La question prend, quand elle n’aboutit pas à des découvertes, l’allure de réponse provisoire. Et, c’est en spirale infinie que la vie de l’homme se décline en chaine antinomique de questions/ réponses. Derrière ces expériences pleines de sens, et, agréables quoique laborieuse, il y a une quête interminable d’identité, un désir de la parachever et une volonté d’anticiper un avenir informe qui est par là inquiétant. Cette quête se manifeste en élans variablement énergétiques au cours de l’existence humaine. L’intérêt étant de percer le secret de sa propre entité et ce, en mettant pour objet de réflexion, sa propre réflexion, son psyché, son total fonctionnement. La question attribue à l’homme une existence interrogée et interrogative. Questionner c’est : - inventer et réinventer inlassablement sa réalité présente mais souvent subie, - emprunter d’une manière originelle t son propre avenir. Agir en questionnant est une pratique salvatrice. Il permet de savourer -tout en les vivant- l’aventure, la liberté et le plein épanouissement. L’étrangeté se domestique, le moi plane dans des horizons jusque là inconnues. A chaque carrefour interrogatif, La personnalité individuelle ou collective conquiert les germes de la sagesse. Et c’est dans un parcours interminable, d’où sa valeur exploratoire, qu’elles s’approprient de nouvelles connaissance par expérimentation et se cultivent graduellement dans la conviction. Certes, la question dérange intrinsèquement par sa nature car elle s’ouvre sur toutes les