La redécouverte du feu
Symbole de construction personnelle
Ce symbole universel perçu comme force divine ou puissance de vie est si fécond que je peux lui associer tout ce qui en moi contient de l’enthousiasme et de l’élan vital. Dans ma pratique artistique, le feu souvent lié à la notion de combativité s’incarne dans la fougue du geste et l’expression des couleurs. Alors que le dessin aérien permet de ménager une respiration de passage entre les vides et les pleins au sein de la composition, le feu de la couleur enflamme parfois ces limites raisonnées en débordant allègrement le trait.
Les références mythiques, religieuses et historiques que j’ai revisitées pour préparer le texte ne s’imposent pas dans l’esprit d’une disquette scolastique mais bien plus constituent une invitation à la comparaison et à l’esprit critique. La réalité est un palimpseste. Hier, je vivais la dualité d’un feu créateur-destructeur. La volonté de faire table rase du passé encombrant pour recréer du neuf : Le feu de la révolte qui trouve l’une de ses ramifications dans la destruction : à bas la famille, à bas la tradition, à bas le consensus, à bas la tiédeur, à bas l’hypocrisie je veux du feu, de la vie. Cette vitalité est aussi transmission des passions. Le feu brûlant comme Carmen aime le chanter : l’amour est enfant de bohème si je t’aime prend garde à toi. Il fallait l’excès de la passion pour boire à cette source. Mais heureusement, le feu ravageur peut grâce à la rationalité être tempéré. Ce texte est l’expérience d’une réappropriation différente du feu : La flamme brûlante de l’illuminée mystique devient par la raison réflexive volonté d’équilibre. La philosophie parce qu’elle est étonnement et questionnement est le nouveau foyer du désir où le feu se nourrit non de passions mais de besoin de clarté et de compréhension pour atteindre la sérénité où je me perçois percevant le monde.
Symbole universel
Comme l’a montré René Bachelard dans sa Psychanalyse du feu, le feu