La représentation du pouvoir
En premier lieu, de nombreuses tragédies en tout temps et tout lieu tentent de dénoncer le despotisme de certaines formes de pouvoir. On distingue premièrement, le pouvoir perverti qui utilise sa position de roi ou d’empereur à des fins personnelles très loin de la raison étatique. Le théâtre encourage ainsi le public à ne tolérer aucun abus et à se battre contre le pouvoir lorsqu’il tend à devenir tyrannique. Par exemple, dans Britannicus de Racine, Néron est un empereur fou qui, pour satisfaire ses envies, fait enlever Junie, amante du héros éponyme. Face à cet abus, ce dernier tente d’ourdir un complot pour éliminer son ennemi. Ainsi, il se dresse contre le pouvoir arbitraire de Néron pour rester fidèle à la justice et à la raison. La tragédie incite donc à ne pas respecter une autorité corrompue. En outre, les détenteurs de pouvoir ont tendance à rechercher un contrôle absolu de leurs sujets. Ils mettent alors en place des régimes totalitaires où tout propos en désaccord avec le pouvoir central est sévèrement sanctionné. Le théâtre permet au public de comprendre ce qu’est un pouvoir arbitraire. Dans Caligula de Camus, l’Empereur maîtrise le comportement de ses convives lorsqu’il les invite à dîner : ils doivent rire quand Caligula le veut et pleurer lorsqu’il le désire sous peine d’être puni voire exécuté. Leur liberté se retrouve réduite à néant. De la même manière, dans MacBeth de Shakespeare, le roi d’Ecosse est au cours de la pièce dévoré par l’ambition et devient alors un tyran