La révolution dreyfusienne (1897 - 1905)
La question de la révolution
La violence physique n'est pas le critère principal, bien que cette révolution n'ait pas été dépourvue d'actes violents : combats des Ligues contre les dreyfusards dans Paris, 1903 : les ouvriers de l'Arsenal de Lorient voient passer une procession religieuse et décident de l'interrompre, bilan de 6 morts et 450 blessés.
D'autres facteurs permettent de discerner la rupture qui se passe à ce moment : une rupture dans la continuité. Domaines essentiels pour la rupture :
- dans l'élite dirigeante,
- dans le personnel politique,
- dans l'organisation du pouvoir,
- dans le monde des idées,
- dans la conscience collective des français.
Les historiens ont concentré leurs analyses sur le procès et sur la question de la culpabilité ou de l'innocence de Dreyfus. Les historiens de gauche regardent cette affaire comme un soulèvement de la conscience populaire. Pour d'autres, l'affaire Dreyfus a été avant tout morale : réaction morale devant le cas du capitaine Dreyfus. Puis la chose s'est aggravée, en particulier dans la période contemporaine, à la suite de la seconde guerre mondiale. L'affaire fut un composant majeur de la période contemporaine. En face de ces courants, de ces interprétations, il y a une autre tendance qui nie le courant de l'affaire c'est la tendance marxiste.
1) La France juste avant l'affaire Dreyfus
Le président de la république Félix Faure est mort en 1899. Le président du conseil de 1896 à 1898 est Jules Méline, incarnant la France d'avant l'affaire. La république « des dynasties bourgeoises » a alors atteint un point d'équilibre