La sanction
Le règne de l’autoritarisme, même si les thèmes de la répression et de la discipline sont de retour, est mis à mal et ses nuisances reconnues. Aujourd’hui, l’éducation distingue la sanction qui s’attache à l’acte, de la punition qui s’en prend à la personne. Les parents comme les professionnels reconnaissent que sans légitimité il est impossible d’asseoir leur autorité et de faire accepter une sanction. Une légitimité qui se gagne dans le respect, la fermeté et la prise de conscience de l’acte commis
L’autoritarisme qui domina longtemps le monde de l’éducation (l’enfant ne parlait à la table familiale que pour répondre aux questions que lui posaient les adultes) a pu trouver son antinomie dans l’enfant-roi (à qui on ne refuse rien et qui fait ce qui lui plaît quand il le veut). Entre ces deux extrémités, l’on trouve de nombreuses situations intermédiaires. Au cœur de l’attitude propre à chaque éducateur (familles, enseignants, travailleurs sociaux), il y a la question de la sanction et sa forme répressive, la punition. Là encore, entre « qui aime bien, châtie bien » qui resta un leitmotiv pendant des millénaires et le slogan de 1968 « il est interdit d’interdire », toute une palette de comportements se déploie. On connaît ainsi cette incompréhension de certaines familles immigrées confrontées au signalement transmis au juge des enfants, quand elles ont voulu punir leur enfant d’une bonne raclée. Elles ne comprennent pas toujours ce qu’on leur reproche, elles qui ne veulent que le bien de leur progéniture. À l’autre opposé, se développe depuis quelques années une nouvelle théorie, celle de la pédagogie non punitive qui affirme qu’en aucune circonstance, la punition ne peut être une solution. Faire le point sur cette question s’avère donc d’une grande pertinence. L’association Anthéa organisait les 19 et 20 mai 2008 à Marseille, deux journées d’étude intitulées « Sanction et punition dans l’éducation de l’enfant et