La science laisse-t-elle une place à la croyance ?
Philosophe et psychologue américain, William James disait que « La science serait bien moins avancée si les désirs passionnés des individus de voir confirmer leurs propres croyances n'étaient pas rentrés en ligne de compte ». Or la science, considérée comme une connaissance rationnelle élaborée à partir de l’observation, de l’expérimentation et du raisonnement, se distingue à première vue complètement de la croyance, qui elle au contraire, relève de l’existence de quelqu’un ou de quelque chose qui n’est pas perceptible par l’expérience. Ainsi, il est légitime de se demander comment la science pourrait elle bien laisser une ouverture, une place à la croyance. Est-ce que la science peut alors permettre une remise en cause de la croyance et inversement ? Sont-elles finalement plus proches que l’on ne croit ? Et surtout si la science laisse une place à la croyance, quelle place et de quelles manières ?
Ainsi, si la science est par définition en opposition avec la croyance, nous verrons aussi que celles-ci peuvent être étroitement liées, voir même essentielles l’une à l’autre, mais que cette remise en question de la science et cette intégration de la croyance peut entrainer des risques et des doutes sur le fondement même de la science.
La science est par définition opposée à la croyance. En effet, la science n’admet rien sans examen et sans preuve alors que la croyance se fonde sur des révélations sans explication réelle. Ainsi, celle-ci n’est qu’une façon de penser qui permet d’affirmer des choses sans avoir à en fournir la preuve. De plus, l’une interroge le comment, alors que l’autre interroge le pourquoi. Ainsi, il est compliqué de concevoir une place légitime de la croyance dans la science. A travers son objectif de découverte des vérités formelles et expérimentales, la science s’oppose tout d’abord à de nombreuses formes de croyances, car sa démarche scientifique a pour but d’établir un lien de cause à