La solitude
Toutes les études sociologiques récentes montrent que les Français vivent, pour la majorité d'entre eux, dans des agglomérations, ce qui signifie qu'ils sont moins isolés géographiquement, et donc ont la possibilité d'être de moins en moins seuls. Ils disposent également de moyens de communication remarquables, qu'il s'agisse du téléphone (notamment le téléphone portable) et de plus en plus fréquemment du réseau Internet. Pourtant, malgré ces moyens de communication, beaucoup de Français s'estiment, selon de nombreux sondages ou études sociologiques très seuls. Il existe différentes formes de solitude ("des solitudes") dont les personnes âgées, les pauvres et les malades ne sont pas les seuls à souffrir. Touchant l'ensemble du corps social, la solitude n'en demeure pas moins un phénomène difficile à décrire: il s'agit d'un sentiment avant une réalité sociale. Il est en effet possible d'être à la fois seul et entouré. La solitude s'éprouve plus qu'elle ne se constate ou se mesure par des données sociologiques ou statistiques.
Malgré les difficultés à en mesurer la réalité et l'étendue, la solitude est à l'évidence, un sentiment de plus en plus mal accepté. Pourtant, elle peut bien être vécue et elle est parfois même recherchée. Chacun peut momentanément au moins souhaiter se retirer "loin des foules et du tracas", pour reprendre La Fontaine, la solitude peut aussi être un choix (1).
Mais dans les faits, elle est le plus souvent subie et, pour cette raison, mal acceptée. A une époque où les moyens de communication abolissent les distances et favorisent les contacts entre les personnes, il peut sembler paradoxal que le sentiment de solitude se développe. Il est pourtant réel et devient même un phénomène social inquiétant en raison de son ampleur et de ses conséquences pour les personnes qui en sont les victimes (2).
I/Solitude choisie
La solitude si elle est choisie, peut être vécue très positivement. Un