La subjectivité de la perception du lieu
Merleau-Ponty et le lieu
Le lieu est toujours lu à travers un filtre culturel et personnel (phénoménologie de la perception). Il parait cependant être décrypté par l’architecte comme le lieu possible d’une démonstration politique, sociale et/ou culturelle, comme un moyen de matérialisation possible d’une idée, de la transmission d’un message. Cette attitude doit pouvoir être déterminée comme une constante de l’histoire de l’architecture (le rapport des lieux du pouvoir au monde en est une illustration). Cependant, le XXème siècle, siècle où l’architecture semble expérimenter plus qu’à toute autre période des voies complexes et novatrices, semble être une période propice pour mettre en évidence cette relation de l’architecture et du lieu.
Merleau-Ponty développe et construit une pensée établie à partir du concept de phénoménologie de la perception32. Pour Merleau-Ponty, la condition phénoménologique conduit la perception du lieu : le lieu comme chose visible, vue, vécue, analysée dans un contexte singulier, est, comme toute chose, l‘objet et le sujet d’une perception relative, personnelle et culturelle : "La vision n’est pas un certain mode de la pensée ou présence à soi : c’est le moyen qui m’est donné d’être absent de moi-même, d’assister du dedans à la fission de l’Être, au terme de laquelle seulement je me ferme sur moi."
"La perception phénoménologique est habitée par l’expérience du caractère pluriel des parcours perceptifs que nous pouvons faire d’une réalité, que cette réalité soit un tableau, une maison ou un paysage."
Merleau-Ponty, ce que ce dernier nomme la transcendance horizontale et la transcendance verticale. La transcendance horizontale se caractérise par la perception physique qui transite notamment par le regard. La transcendance verticale implique les perceptions culturelles, historiques, professionnelles, etc. : "Ce qui apparait dans cette (...) transcendance horizontale, c’est l’importance de la