La subsidiarite, une forme d'autonomie alternative a la decentralisation
& Arnaud Pellissier-Tanon
La subsidiarité, une forme d'autonomie alternative à la décentralisation ?
Communication au 10° congrès de l'AGRH,
"La GRH, contrôle ou autonomie ?", septembre 1999, miméo des Actes du 10° congrès de l'AGRH, tome 1, pp. 325-334
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Résumé
Décentralisation et subsidiarité ont en commun d'être des formes d'autonomie, deux façons de délimiter, dans l'entreprise, les sphères d'initiatives de chacun et de rapprocher le pouvoir de décision et de celui de réalisation. Mais elles s'opposent en ce que, pour la décentralisation, ces sphères d'initiatives sont décidées par la direction -il s'agit que la hiérarchie laisse une grande liberté de décision aux unités opérationnelles : le pouvoir de décision y est délégué- alors que pour la subsidiarité, elles s'imposent à elle -il s'agit que la hiérarchie apporte aux compétences les moyens de leurs initiatives : le pouvoir de décision y est réclamé comme un droit à défaut d'être reconnu-. Cette opposition nous semble plus apparente que réelle. L'observation de l'attitude des ingénieurs suisses d'une entreprise de technologie électrique récemment rachetée par un groupe français aide, en effet, à comprendre que décentralisation et subsidiarité ne sont que les branches d'une alternative qui est tranchée par les décisions d'achats des clients : elles attribuent le pouvoir de décision à la ressource qui permet à l'entreprise de faire face à la concurrence
Michel Crozier (1989) a évoqué le principe de subsidiarité dans L'Entreprise à l'écoute, le livre où il rend compte des enquêtes sur le management participatif qu'il a menées pour l'Institut de l'Entreprise. Il y discute, notamment, du principe d'autonomie, tel qu'il a pu le dégager de ces enquêtes, et affirme qu' "un des meilleurs moyens de réduire la complexité est de donner l'entière liberté de décision à des unités opérationnelles fortes". Il constate que l'autonomie est "un