la surpeche
Face à cette demande et en raison des prodigieux progrès technologiques du secteur, la pêche s'est mutée en une colossale industrie mondiale qui, bien qu’elle ne compte pas plus de quelques milliers de navires-usines, est capable de modifier radicalement l'équilibre naturel des écosystèmes marins et est surtout coupable de ne pas laisser à la nature sa capacité à renouveler ses ressources. Il est unanimement admis, dans les milieux scientifiques mais aussi politiques (jusqu’à la Banque Mondiale, qui ne s’est pourtant jamais distinguée par ses prises de position en faveur de la protection de la nature...) que le capital naturel que constitue la faune marine, y compris les poissons consommés par l’homme, subit des assauts insoutenables. Selon la FAO, plus de 80 pour cent des stocks de poissons pour lesquels des résultats d'évaluation sont disponibles sont déclarés pleinement exploités ou surexploités. Même sans statistiques, tous les pêcheurs constatent que les prises en mer diminuent à une vitesse alarmante. Depuis dix ans, l'augmentation de la puissance effective des pêches ne s'est accompagnée d'aucun accroissement de la production mondiale. De plus, la stagnation, voire la baisse, des captures masque une évolution capitale: les poissons de petite taille (y compris les exemplaires non adultes) et les espèces en début de chaîne trophique - souvent rejetés car de faible intérêt commercial - constituent une part croissante des prises. Pourtant, les gouvernements (surtout asiatiques suivis