La thématologie
Étudiant à l’université de Mohammed Premier
Oujda-Maroc
La thématologie
Comme le montre le radical à partir duquel on a forgé le concept de « thématologie », cette discipline, qui fait partie de la littérature générale et comparée, est l’étude (scientifique) des thèmes. Son présupposé théorique peut être formulé comme suit: la littérature de tous les pays et de tous les temps puise dans un imaginaire commun. Chaque artiste, quand il crée, recourt à un certain fonds collectif des thèmes. Et sans aller jusqu’à nous interroger sur la validité de cette idée d’“imaginaire commun” , nous allons l’accepter et analyser ses répercutions théoriques et critiques sur la pratique littéraire en général. En effet, cette problématique pose deux perspectives d’analyse: elle met en cause l’explication positiviste causale des influences selon la théorie de l’Ecole français et met en scène la possibilité d’une autre explication : celle du recoupement de toutes les littératures.
I- La mise en déroute de la théorie des influences
Dans cette littérature comparée « à la française » les rapports de fait, et en particulier la notion d’influence, sont l’essentiel. En 1951, tentant de dresser un bilan, Marius-François Guyard prenait soin d’exclure toute « coïncidence » au profit des liens de « dépendance ». Il écrivait que « là où il n’y a plus de relation, que ce soit d’un homme à un texte, d’une œuvre à un milieu récepteur, d’un pays à un voyageur, cesse le domaine de la littérature comparée » . Il en est sorti toute une série d’importantes études, dans le droit fil de l’« école française », mais avant une remise en question qui date de la fin des années 50 et des années 60. Cette abondante production ne saurait être réduite à cette simple perspective mais les études d’influence, de fortune, de succès et de sources sont, si on ose dire, l’épine dorsale de la discipline de la littérature comparée « à la française ».
1- Le bien-fondé des influences
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