Quiproquo : du latin "quid pro quo", une chose pour une autre, Méprise, erreur qui fait prendre une chose, une personne pour une autre. Le quiproquo est un procédé (comique ou tragique) très souvent utilisé au théâtre, notamment dans les comédies et il est lié à la double énonciation (le spectateur en sait plus que les personnages) et parfois aussi dans la tragédie (Oedipe de Sophocle, Phèdre de Racine). Dans Phèdre, Thésée croit que son fils Hippolyte a tenté de séduire Phèdre, son épouse et la belle-mère d'Hippolyte car il a laissé son glaive entre ses mains. Dans cette nouvelle, le quiproquo réside dans le fait que la mère de l'enfant pense, en voyant la tirelire ensanglantée de son fils que le SDF a tué ou blessé son enfant pour la lui voler. Il s'agit d'un quiproquo tragique à cause de ses conséquences (la mère tue le SDF). Le récit a des points commun avec la tragédie antique : il respecte la règle des trois unités, mentionnée par le philosophe grec Aristote dans La Rhétorique ; l'histoire se passe dans le même quartier (unité de lieu), en un seul jour (unité de temps) et il n'y a qu'une seule intrigue (unité d'action). Cependant, il ne se déroule pas dans l'antiquité grecque ou romaine, mais en plein Paris, de nos jours et ne met pas en scène des personnages nobles (des rois, des demi-dieux...), mais un SDF et une prostituée, à l'époque moderne, dans un milieu marginal et populaire décrit de manière réaliste. Il démontre ainsi que la tragédie ne relève pas forcément de la mythologie et du sacré, mais peut surgir à tous les coins de rue et que le "Destin" (Anankè, Fatum), peut s'incarner dans la réalité la plus triviale : la faim, la soif, le désir sexuel, le sentiment de solitude... Ce récit s'apparente au "polar" (ou "roman noir") ; contrairement aux nouvelles ou aux romans policiers traditionnels (Arthur Conan Doyle, Agatha Christie, John Dickson Car...), il n'y a pas d'énigme : on sait qui a commis le crime et le suspens ne réside