La titrisation

26051 mots 105 pages
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Deux motivations semblables pour le Maroc et l’UEMOA. Ne pas reproduire le système américain en se servant de la titrisation pour externaliser le risque des établissements de crédit, mais plutôt pour mobiliser les financements indispensables à la mise en place des infrastructures.PAR ADAMA WADE, CASABLANCALe Maroc et la zone de l’UEMOA sont en train de basculer dans deux étapes chronologiquement différentes du développement de la titrisation. Pour le premier, fort de cinq ans d’expérience du principal acteur, Maghreb Titrisation, il s’agit d’étendre ce mode de financement jusque-là réservé au seul secteur immobilier à d’autres acteurs comme les sociétés de crédit et, au-delà, à tous les actifs à rendements futurs réguliers. La seule existence d’une hypothèque sur un prêt suffit pour qu’il soit titrisable.
L’exemple idoine est le grand projet de TGV, lequel nécessitera un financement de 20 milliards de dirhams, nettement au-dessus de la capacité des banques marocaines. En effet, « du fait des règles de Bâle II sur le coefficient de division des risques, l’engagement maximal des établissements de crédit du royaume ne peut dépasser actuellement 7 milliards », explique Fouad Bendi, directeur de gestion de Maghreb Titrisation. Le nouvel amendement déposé au conseil du gouvernement permettra donc aux grands groupes de se procurer des financements supplémentaires sans entamer leur capacité d’endettement, et sans systématiquement faire recours à l’émission de nouvelles actions et aux dotations budgétaires.Les indispensables garde-fous
La titrisation rend d’une part plus fluides les actifs, et d’autre part répartit le risque sur un large éventail d’acteurs. Bien que l’ensemble des professionnels de la finance trouve plutôt bénéfiques les effets induits par cette technique, la mise en place de garde-fous est indispensable. Certes, dans le cas de la crise des subprimes, c’est finalement plus la facilité d’octroi du crédit (que l’on pouvait contracter en remplissant

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