La tradition orale en afrique
"En Afrique, chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle." Parce que pendant longtemps (et encore aujourd’hui) la littérature a été orale, que ce soit pour les contes, les mythes, les généalogies, les chroniques et faits divers...
Le souffle humain
Nuit d’ oralité au Gabon
Pour l’Africain, le verbe est créateur par la parole de Dieu qui est le force suprême, et le souffle humain continue cette création. C’est pourquoi l’écriture a longtemps été repoussée et limitée, bien qu’ayant été introduite il y a longtemps par l’Islam avec l’alphabet arabe, puis par les missionnaires chrétiens avec l’alphabet latin ; et ensuite élaborée avec les propres systèmes d’écriture de l’Afrique noire. De plus, elle était considérée comme moins efficace, n’ayant pas l’appui du "rythme" ni le pouvoir de la parole "retenue", ce silence si bien manié par les narrateurs. C’est ainsi que la tradition orale (même sans l’aide de l’écriture) est aussi riche en contenu et en variété que celle de n’importe quelle autre culture.
On a estimé qu’il existait plus de 250 000 mythes, légendes et contes.
Si cette tradition est moins connue du monde occidental que les autres arts de sa culture, (tel "l’art africain") c’est qu’elle fut peu étudiée et n’a pas connu les mêmes formes de diffusion. Et comme l’oralité découle d’une volonté de communion de l’homme avec les forces de la nature et les forces cosmiques, il a été important en Afrique noire que la tradition orale se soit transmise d’une génération à l’autre, et continue de le faire. Elle est au service de la communauté.
L’art et les clés de la tradition orale D’abord, à la bonne connaissance du langage, le griot (narrateur) doit ajouter l’art : * de l’intonation * de l’improvisation aisée * du maniement des symboles * du sens de la réplique * de la suggestion * et du silence...
On parle de "silence" parce que l’oralité n’est pas que la parole, elle