Dans l’URSS, l’histoire officielle est une histoire mensongère qui dissimule la véracité des évènements. Aucun discours n’échappe à l’analyse et au saucissonnage afin d’y insérer l’effet et le sens désirés. En effet, Les discours, les citations et les rapports doivent être analysés, approuvé et soutenus, où même modifiés en cas de besoin, sans oublier d’y ajouter une épithète idéale pour chaque formule : « […] Il (le père du narrateur) collait des citations çà et là, il modifiait telle ou telle expression, il actualisait les chiffres, il apportait deux ou trois petites propositions bien sentis et promouvait des initiatives. » (p. 48) Aucun discours n’est publié qu’après être passé par cette démarche, ce qui ne laisse aucune place à l’objectivité et à l’exactitude des faits. L’information présentée dans les livres a aussi subit des falsifications, même la Grande Encyclopédie Soviétique est remplie de mensonges. Afin de dérober des faits et des évènements, l’état Soviétique oblige, ceux qui détiennent une copie de cette encyclopédie, à déchirer des pages et les détruire pour les remplacer par de nouvelles pages qu’ils recevaient par la poste. Ainsi, des faits, des personnes, des souvenirs sont effacés en permanence : « On rédigeait un article sur un personnage quelconque, on le vérifiait, on donnait son accord, […] Et soudain, l’individu en question était arrêté, il était fusillé ! Un ennemi du peuple ! On composait alors un double de la page. On supprimait l’article, on jetait le portrait, on rédigeait un nouvel article […] Le souscripteur recevait la nouvelle page […] il devait arracher et détruire l’ancienne, puis insérer la nouvelle à sa place […] si on trouvait chez toi la page initiale, c’est toi qui risquais de partir en fumée » (p. 11) De cette façon, toute représentation de l’histoire officielle de l’URSS est détruite et remplacée par une histoire fallacieuse.
La manipulation de l’information et la falsification de son propre histoire a décrédibilisé la