Destin Le chapitre consacré aux données de la biologie est osé, complexe, écrit dans une langue poétique et imagée. La première page constitue un bon extrait à utiliser en classe : « La femme ? c’est bien simple, disent les amateurs de formules simples : elle est une matrice, un ovaire ; elle est une femelle : ce mot suffit à la définir. » (p. 37). Plus loin, on trouvera développée la conception Schopenhauerienne : « Ni chez les fourmis, les abeilles, les termites, ni chez l’araignée ou la mante religieuse on ne peut dire que la femelle asservit et dévore le mâle : c’est l’espèce qui par des voies différentes les dévore tous deux. » (p. 56). Sans tenter d’édulcorer, et en témoignant d’une connaissance approfondie de la question, Beauvoir explique en quoi ces données biologiques informent la situation de la femme : Sa domination s’exprime par la posture du coït : chez presque tous les animaux le mâle est sur la femelle » (p. 59). Elle montre que la responsabilité de la reproduction de l’espèce affaiblit la femme : « ce n’est pas sans résistance que le corps de la femme laisse l’espèce s’installer en elle » (p. 65). Un long extrait pp. 66 à 70 décrit le cycle menstruel en ce qu’il « donne au corps féminin une inquiétante fragilité ». Elle ne craint pas de préciser que ces données expliquent que les femmes soient « sujettes aux manifestations convulsives : larmes, fou rire, crises de nerfs » (p. 72). Le chapitre consacré à la psychanalyse est très critique vis-à-vis de Freud. Il contient sans doute une des premières mentions des « deux systèmes érotiques distincts : l’un clitoridien qui se développe au stade infantile et l’autre vaginal qui ne s’épanouit qu’après la puberté » (p. 82). Beauvoir résume les données freudiennes, et comme pour la biologie, n’a pas peur d’énoncer des observations qui peuvent indisposer les féministes : « il faudrait considérer comme une donnée originale cette sorte d’appel à la fois urgent et effrayé qu’est le désir femelle […] Il est