La vie théâtrale à l’époque de Marivaux :
Le théâtre occupe une place importante à l’époque de Marivaux, dans la vie sociale et dans les plaisirs de Paris Trois troupes bénéficient d’un statut officiel, celle de l’Opéra, celle des Comédiens-Français et celle des Comédiens-italiens En vertu de leur statut qui les lie au service du Roi, elles doivent, en plus des spectacles donnés dans leurs salles, jouer régulièrement aux Tuileries pour la Cour et suivre celle-ci, l’été, à Fontainebleu, l’hiver, à Versailles. A ces trois troupes officielles s’ajoutent les théâtres des Foires. Ils ont eu du mal à se maintenir, au début du siècle, en raison des privilèges accordés par Louis XIV aux Comédiens-Français pour la comédie et à l’Opéra pour la musique, le chant et la danse. En 1737, la « guerre » des théâtres paraît apaisée, mais elle renaitra en 1744 entre l’Opéra et l’Opéra-Comique, une salle de la foire Saint-Germain. Il existe aussi des théâtres en provinces. De belles salles vont s’y construire, comme celles qui seront inaugurées en 1752 à Metz et Montpellier et en 1756 à Lyon. La vogue des théâtres privés est également grande. Les trois auteurs qui dominent au XVIIIème siècle sont Marivaux, Beaumarchais et Diderot.
Les trois théâtres officiels sont installés dans des salles de conception ancienne et incommode. Les salles sont petites, et le public y est entassé dans de mauvaises conditions. Elles ont la forme de rectangles allongés, et leur architecture est eu fonctionnelle. Les spectateurs du parterre, réservé aux hommes, sont debout. Ceux des loges latérales sont serrés sur des banquettes étroites te voient mal la scène. Seules les grandes familles possèdent des emplacements réservés sur les bords de scène.
Le petit peuple des ouvriers est absent des théâtres. La petite et moyenne bourgeoisie fournissent près de deux tiers des spectateurs. L’aristocratie de naissance ou d’argent occupe les premières loges, qui pour elles sont des annexes des