La vérité scientifique
La vérité scientifique apparaît comme une vérité absolue, normative. Mais, au sein même de la communauté scientifique, il existe des divergences, des théories opposées. De plus, il est difficile d’occulter la présence de nombreuses erreurs scientifiques dans l’histoire des sciences. Une hésitation se fait alors sentir : peut être accordons nous un peu trop vite le monopole de la vérité à la science… En outre, la vérité scientifique, propriété du langage, se distingue de la réalité, qui existe indépendamment de l’homme : on peut se poses également la question des liens qui les unissent, liens que l’on considère comme très étroits, voire confondues l’un dans l’autre.
La science – et a fortiori le langage scientifique- est-elle capable de dire la vérité ? La science est-elle la seule voie d’accès à la vérité ? Sur quoi se fonde la supériorité qu’on attribue à la vérité scientifique ? Est-elle vérifiée ?
Ainsi dans un premier temps, nous nous demanderons pourquoi l’on peut reconnaître la capacité de la science à dire la vérité, voire la réalité, et pourquoi la supériorité de la vérité scientifique est légitimée. Mais, au contraire, ne faut-il pas se méfier de cette supériorité : l’objectivité de la science est-elle si assurée ? Comment la vérité scientifique dépasse-t-elle le double obstacle de l’expression du réel et de la subjectivité
***
Il apparaît – et c’est une idée partagée par une majorité d’individus dans nos sociétés modernes – que la science est la voie unique et supérieure qui permet d’accéder à la vérité en tant qu’elle est expression directe de la réalité. Les connaissances que nous délivrent les scientifiques peuvent être légitimement considérés comme rationnelles et vraies car elles souscrivent à une exigence de logique et de cohérence qui souffre difficilement l’erreur. A la base même de la constitution de la science, les principes logiques s’imposent : les principes de non-contradiction, ou encore