Quelques problématiques : ⇒ Peut-on dire que le vrai est ce qui réussit ? ⇒ L’opinion a-t-elle toujours tort ? ⇒ Peut-on nier l’évidence ? ⇒ Faut-il préférer le bonheur à la vérité ? (Sujet TES Bac 2006) ⇒ Puis-je être sûr de ne pas me tromper ? «Il vaut mieux ne jamais chercher la vérité sur quelque objet que ce soit que le faire sans méthode.» (Descartes) La possibilité du mensonge, de la dissimulation, nous amène à poser une question : puisque nous pouvons nous passer de la vérité, quel besoin avons-nous d’elle ? A quoi nous sert-elle ? C’est là la question de la valeur de la vérité. Il convient, en premier lieu, de s’interroger sur la nature de la vérité et tenter de la définir. Puis, par la considération du scepticisme, il faut se questionner sur l’existence de la vérité : y a-t-il une vérité que nous puissions atteindre ou faut-il y renoncer ? N’y aurait-il pas, au demeurant, plusieurs sortes de vérités ? I - La purification préalable La catharsis platonicienne Une longue tradition philosophique considère la purification de l’esprit, son affranchissement du monde sensible, comme condition d’accès à la vérité. Pour atteindre la vérité, dit le Phédon, il faut se délivrer des souillures corporelles, séparer l’âme le plus possible du corps afin qu’elle atteigne les réalités supérieures aux choses sensibles. La vérité est le privilège de ceux qui ont su s’affranchir des passions, des intérêts sensibles, des pulsions et se diriger vers l’Idée, pure vérité, immuable et éternelle, transcendant toute forme sensible. L’évidence cartésienne Le sujet pensant cartésien, enfermé en lui-même, pousse le doute jusqu’au bout et parvient ainsi à une certitude inébranlable. Descartes trouve la vérité dans «l’invincibilité de certaines évidences privilégiées» : quand une idée est claire et distincte, je ne puis lui refuser mon adhésion ; tel est le cas du cogito, certitude qui s’offre à la méditation et au doute de celui qui, retiré en lui-même, séparé de ses sens, se tient