La peur peut-elle servir le monde ?
En effet pour Corey Robin, la peur est un instrument majeur de domination. La peur serait un outil que les dominants exploitent chez les dominés et ceux-ci sélectionnent les menaces qui leurs permettent de tirer un profit politique et donc de conserver le pouvoir. Notamment aujourd’hui, on pourrait prendre l’exemple de la menace terroriste islamiste. En effet, les évènements du 11 Novembre 2001 auront marqué un tournant dans la politique américaine. Suite aux attentats, une peur excessive contre les musulmans s’est largement répandue et a poussé le gouvernement à prendre des mesures radicales et même excessives pour lutter contre le terrorisme. La mise en place du Patriot Act qui oblige la population américaine à être en surveillance permanente par les services secrets contribue à la diffusion d’une paranoïa démesurée de la menace terroriste et augmente par …afficher plus de contenu…
Mais cette crainte absolue d’une quelconque action vengeresse d’une divinité perçue comme toute-puissance, se retrouve également sous des formes dévoyées chez les mouvances sectaires actuelles. En instrumentalisant la peur, l’Eglise conserve sa position de privilégiée dans la société. Avec l’arrivée de la modernité, c’est justement la connaissance scientifique et rationnelle qui a éloigné le monde de l’obscurantisme et de ses questions laissées sans réponses, en nous extirpant de la peur. C’est d’ailleurs Max Weber qui explique parfaitement ce changement de paradigme dans les sociétés avec le « désenchantement » du monde. La peur n’est donc pas l’outil qui sauve le monde mais plutôt celui qui nous maintient dans l’asservissement. Toutefois la peur n’est pas forcément