LA17 L enterrement du Pere Goriot
De L'enterrement du Père Goriot
Introduction :
L’extrait que nous allons étudier est tirer du Père Goriot, roman écrit par Balzac, grand romantique et réaliste du 19ème siècle en 1835.
Cette dernière page du roman raconte la brève cérémonie funèbre du malheureux Père Goriot. Elle fournit les derniers éléments nécessaires au dénouement : les thèmes essentiels de l’œuvre, l’abandon du père et l’ambition exacerbée de Rastignac, s’y trouvent liés l’un a l’autre et traités avec le maximum d’intensité. Un double itinéraire s’achève, celui d’une vie de dévouement récompensée pour le père, et celui d’une éducation pour Eugène.
Lecture du texte
Nous allons maintenant nous demander quels sont les caractéristiques de ce dénouement.
Pour cela, en première partie nous verrons que nous assistons là à un enterrement, puis nous verrons qu’il s’agit d’un moment capital dans la vie d’Eugène.
I/ Un enterrement
Ces funérailles se déroulent sous le triple signe de l’abandon, de la précipitation et de la contrainte d’argent.
La précipitation, la hâte d’en finir sont manifestes à travers un lexique temporel qui souligne de façon réitérée le caractère expéditif de ces funérailles de pauvre. Toutes les interventions du clergé sont parcimonieusement chronométrées : « Le service dura vingt minutes… Nous pouvons aller vite… il est cinq heures et demie… A six heures, le Père Goriot… ». Enfin, tous disparaissent « aussitôt que fut dite la courte prière… ».Cette impression de funérailles au pas de course est accentuée par la notation dépouillée des faits, qui sont dits brièvement, dans leur nudité, sans commentaire. Toute une série de verbes au passé simple établit la succession nue et banale des évènements : « Les deux prêtres… vinrent et donnèrent,… les gens du clergé chantèrent,… deux voitures armoriées mais vides se présentèrent et suivirent… le corps du Père Goriot fut descendu… ». La structure de la phrase suggère même un escamotage de la