Laicite
Introduction
Dérivé du grec laikos (« le commun, le peuple »), qui s’oppose dans les débuts du christianisme à klerikos (« le clerc, le religieux »), le mot laïc désigne dès le Moyen Âge tous ceux qui ne participent pas à la hiérarchie ecclésiastique.
Le mot laïcité n’apparaît en français qu’après 1870. Il s’applique alors à une politique détachée de toute référence religieuse où l’État, respectueux de la liberté de conscience des citoyens, affiche pour sa part une stricte neutralité et fait du rapport à la religion une affaire exclusivement privée. On confond parfois laïcité et sécularisation. Ce terme - venu du latin saecularis, mot par lequel l’Église désignait les membres de la société civile - caractérise plutôt une société où s’étend l’indifférence religieuse alors que laïcité s’applique spécialement au domaine institutionnel.
La Laïcité en France
Présente dès l’Antiquité chez les philosophes stoïciens et épicuriens, l’idée de la laïcité prend corps au XVIIIe siècle avec la pensée des Lumières prônée notamment par Voltaire et Diderot.
Posée en principe dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 - « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi » -, la laïcité ne s’est vraiment instituée en France qu’avec la Troisième République. Elle n’a pas été remise en cause - sinon un bref moment par le régime illégitime de Vichy. Aujourd’hui, le premier article de la Constitution de 1958 stipule que la France est une république laïque.
La volonté de s’affranchir de toute tutelle religieuse est fondamentale chez les républicains français de la fin du XIXe siècle, l’Église de l’époque ayant constamment soutenu depuis la Révolution les régimes monarchiques ou conservateurs. De 1880 à 1905, le combat pour la laïcité s’est ainsi confondu avec un anticléricalisme qui a longtemps laissé des traces. Un acte décisif fut, dès 1882-1884, la création