L'albatros, lecture linéaire
Il s'agit d'un cadre maritime comme le montrent le champ lexical de la mer ( «équipage» v.1, «mers» v.2, «navire» v.4) ainsi que les allitérations en (L], en [s] et en [z] qui miment le rythme doux et continu de l'océan. Le rythme croissant du premier vers (2/4/6), crée une entrée en matière dynamique et permet de rendre la scène plus vivante. Ce dynamisme est d'ailleurs conforté par l'enjambement entre le vers 1 et le vers 2. Les personnages en présence font naturellement partie de ce cadre maritime («hommes d'équipage» v.1, «albatros» v.2 ). L'action est quant à elle présentée commerécurrente : les verbes prendre et suivre au présent d'habitude («prennent» v.2, «suivent» v.4) ainsi que l'adverbe «souvent» placé à l'attaque du v.1 témoignent d'une action régulière. Ainsi apparaît déjà une opposition implicite entre, d'une part, les marins brutaux (verbe prendre à l'attaque du vers 2) et égoïstes (le …afficher plus de contenu…
3), mais gracieux (adjectif «vastes»,v.2) et sympathiques grâce à la personnification («compagnons» v. 3). Le terme «voyage» (v.3) évoque l'ailleurs, le lointain, l'exotisme... autant de thèmes chers à Baudelaire. Enfin, la périphrase «gouffres amers» (v.4) contribue à dramatiser la scène,] let par conséquent annonce la future déchéance de l'oiseau dans les strophes 2 et 3]. II. Déchéance de l'oiseau ( 2e / 3e strophe )Les strophes 2 et 3 présentent l'oiseau à la fois comme un animal ambigu, mais aussi comme un animaldéchu. En effet, l'antithèse du vers 6 («Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux») montre que le poèteperçoit une sorte de dualité chez l'albatros : l'oiseau est beau, majestueux, lorsqu'il vole (il est alors qualifiéde «roi»